.A l’heure où beaucoup d’étudiants passent les concours qui leur permettront d’intégrer une grande école d’ingénieur ou de commerce, essayons une formulation « économique » ou « logique » de la question qui nous préoccupe.
Sujet proposé : Avec de plus en plus de très beaux dossiers en instruction, mais aussi des dossiers de start-up qui ont souffert de la crise sanitaire dont il faudra renforcer les fonds propres, comment faire pour augmenter le financement des start-up ?
Les hypothèses que vous devrez prendre en compte :
- Les Business Angels aident au démarrage de la moitié des start-up innovantes créées en France, les autres étant financées par des fonds spécialisés dans le seed capital.
- Par leur instruction de ces dossiers, par l’investissement de leurs deniers personnels et l’aide bénévole apportée à ces start-up, ils les qualifient souvent pour l’attribution d’aides publiques.
- Leur investissement génère automatiquement des ressources pour l’Etat : charges sociales, TVA, effets indirects sur la croissance dans leur écosystème, effets induits liés à la consommation ou l’investissement des parties prenantes.
- La pandémie a fait prendre conscience que l’effort de R&D devait être renforcé dans des domaines aussi importants que la santé, le numérique ou la transition écologique.
Vous pourrez vous référer utilement à la comparaison des systèmes d’incitation à l’investissement dans plusieurs pays européens, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie afin de le comparer aux mesures françaises (réduction d’impôt IR Madelin). En particulier vous vous demanderez pourquoi le taux de 25% de réduction sur les montants investis (avec plafond de 10 000€) appliqués d’août à décembre 2020 a été ramené à 18% du 1er janvier au 6 mai 2021 alors que la reconduction de 25% avait été votée. En comparaison, en Italie le taux est passé en 2 ans de 30% à 50% (avec un plafond de 100 000€).
Vous pourrez aussi prendre en compte l’étude d’Oxford Economics qui analyse la création de valeur pour l’économie britannique de l’EIS Tax Relief qui existe depuis de nombreuses années : Le financement des BAs et des VC ont généré 15 Mds de livres de PIB, et 200 000 emplois et avec les effets indirects et induits de 30 Mds de livres et de 480 000 emplois (voir étude ci-après).
Une première réponse : Notre fédération France Angels accompagnant les Réseaux de BAs depuis 20 ans, connait bien ce sujet. Elle a donc rédigé une proposition de cinq mesures que vous trouverez dans cette newsletter.
Si ces cinq mesures étaient adoptées, en tant que Président de BADGE, je suis convaincu qu’elles permettraient de financer davantage de start-up, par deux effets : d’une part la génération de nouveaux BAs (attirés au début par une incitation fiscale, beaucoup s’impliqueraient bénévolement, pleinement dans l’activité de BA, phénomène déjà observé après la loi TEPA de 2007), et d’autre part un niveau d’investissement moyen supérieur, compte tenu d’une diminution du niveau de risque.
Chers membres, chers lecteurs, n’hésitez pas à relayer la proposition de France Angels auprès des décideurs politiques ou économiques.
Amicalement,
Jacques Tamisier
Président des Business Angels des Grandes Écoles |